Cameroun – Mobilisation: Union sacrée contre Boko Haram
Le contexte:
Associations, religieux et élites soutiennent chacun à sa manière la guerre contre la secte islamiste.
Pendant que l’armée camerounaise est aux prises avec Boko Haram dans l’Extrême-Nord, les soutiens ne cessent d’affluer. Le bureau national de l’association Ya-Kamata s’est réuni dimanche à Nkongsamba dans le but de donner sa position face au phénomène Boko Haram. «Cette rencontre, explique les membres de l’association, s’inscrit dans le cadre de la réaction à apporter face au phénomène Boko Haram. Il s’agit donc d’une concertation sur les questions de paix et de sécurité auxquelles Ya-Kamata est profondément attachée». La réunion de Nkongsamba est préparatoire à l’assemblée générale extraordinaire qu’elle organise le lundi 9 juin 2014 au palais des Congrès de Yaoundé avec pour thème: islam, éducation et paix au Cameroun. Cette Assemblée générale est le premier acte du vaste plan anti-Boko Haram que l’association se propose de mettre en place. Ce plan consiste à faire barrage aux idées de la secte islamique.
Bien avant l’association Ya-Kamata, la Conférence des imans et dignitaires musulmans du Cameroun (Cidimuc) s’est réunie à Yaoundé la semaine dernière pour faire l’état des lieux de l’insécurité au Cameroun et principalement dans la partie septentrionale. Les imans et dignitaires musulmans ont condamné les exactions des extrémistes de Boko Haram, tout en rappelant que ces actes criminels n’ont rien à voir avec les valeurs que prône l’islam. La Cidimuc a dit tout son soutien au président de la République dans la guerre qu’il a déclarée contre Boko Haram et a invité les fidèles musulmans à continuer de prier pour la paix au Cameroun.
Cavaye Yéguié Djibril
La Jeunesse islamique du Cameroun (Jic), quant à elle, dans un communiqué rendu public hier et signé de son président, Moustapha Ramadan Nlend, condamne les agissements de Boko Haram qu’elle juge contraires à l’éthique islamique. «La Jic prend acte, poursuit le communiqué, de l’engagement de l’Etat du Cameroun à tout faire pour protéger notre pays contre ce fléau idéologique aux conséquences néfastes insoupçonnables, qui trahit en réalité l’ignorance, le manque d’éducation islamique et l’esprit mercantile de ses propagateurs».
Critiquée pour son silence que d’aucuns ont tôt fait de juger «suspect», l’élite du nord (ministres, députés, sénateurs, directeurs généraux de sociétés, hauts fonctionnaires, etc.) sans distinction de chapelle politique est enfin sortie de sa réserve en fin de semaine dernière. La première réunion pour contrer Boko Haram a eu lieu à Maroua. Elle était présidée par le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yéguié Djibril. La deuxième regroupait l’élite de l’Adamaoua et celle du Nord à Garoua.
Que ce soit à Maroua ou à Garoua, les échanges se sont déroulés en présence des émissaires du président de la République; le secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie, Jean-Baptiste Bokam, et le délégué général à la Sureté nationale, Martin Mbarga Nguelé. L’objectif de cette descente sur le terrain est d’expliquer les enjeux .de la guerre contre Boko Haram aux populations et surtout de solliciter la collaboration de celles-ci avec les forces de l’ordre pour mieux débusquer les extrémistes qui se fondent facilement dans la population. Des campagnes de sensibilisations sont annoncées dans les prochains Jours dans les villages et les quartiers du nord.