Trafic d'armes à Douala: Pourquoi avoir relevé de ses fonctions le commissaire Bekolo?

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L'affaire du trafic d'armes à l'aéroport international de Douala dont nous avons parlé dans notre édition de la semaine dernière continue de défrayer la chronique et de susciter des commentaires divers milieux de la police camerounaise. C'est surtout le cas manifeste du commissaire principal Bekolo, celui qui au Port autonome de Douala avait permis de découvrir le pot-aux-rosés, aujourd'hui relevé de ses fonctions, qui étonne tout le monde

« (…Conforté par le contrôle fait par l'aéroport et les assurances d'accomplissement de toutes les formalités légales comme la dernière fois, données par sieur Atangana Atangana Michel devant son directeur général, j'ai entrepris de sécuriser lesdites armes à la base des Esir au moyen d'un véhicule de fortune, dans la nuit du 14 au 15 février 2013, tout en faisant des mentions dans le registre de la main courante. C'est le lendemain au Port autonome de Douala, alors que lesdites armes et munitions devaient être embarquées par les responsables de la société lsn à bord du navire Antarres qui avait accosté à cet effet, que le commissaire au port avait fait savoir .aux responsables de la société lsn que les autorités camerounaises n'avaient pas été informées du passage en transit de ces armes à mon grand étonnement (...) le commissaire au port avait ordonné de consigner ces armes et munitions dans le poste de police de son unité, et avait rendu compte directement à Monsieur le délégué général à la Sûreté nationale de ce que les équipes spéciales d'interventions rapides de Douala faisaient l'escorte des armes de contrebande moyennant de l'argent». 

C'est ce qui ressort clairement de la correspondance qu'aujourd'hui révoqué de la police, l'officier de police de 2ème grade, Patrick Flavien Essengue, ancien coordonnateur adjoint des Equipes spéciales d'interventions rapides (Esir) de Douala, adresse au président de la République le 23 mai 2014. Et le commissaire au port de Douala dont il parle dans cette correspondance, il s'agit du commissaire principal Bekolo. C'est grâce à lui que le réseau apparemment coiffé par le commissaire divisionnaire Raymond Essogo, le délégué régional de la Sûreté nationale du Littoral, est démantelé quand il s'oppose énergiquement à l'embarquement des armes et des munitions à bord du navire Antarres qui venait du Gabon. C'est également lui qui rend compte de la situation à Martin Mbarga Nguelé, le délégué général à la Sûreté nationale. La grande curiosité, c'est qu'au lieu de recevoir une lettre de félicitations et d'encouragements, comme cela a toujours été le cas quand un policier met «en évidence le sens élevé du devoir, d'abnégation et de professionnalisme», et que cette lettre est classée dans le dossier administratif du concerné, le commissaire principal Bekolo a carrément été relevé de ses fonctions. Au grand étonnement de tout le monde. Même de Patrick Flavien Essengue... Le comble des combles: le commissaire divisionnaire Raymond Essogo, le parrain du réseau à Douala, a été maintenu à son poste...