Cameroun – Double nationalité : Richard Bona menace

Cameroun: Cameroun – Double nationalité : Richard Bona menace

Le bassiste de renommée internationale indique qu’il ne mettra plus les pieds au Cameroun tant qu’on lui demandera un visa d’entrée.

La nouvelle fait le tour des réseaux sociaux depuis le 29 octobre 2014. Richard Bona, sur sa page Facebook, a publié deux « posts » dans lesquels il signifie qu’il ne se rendra plus sur sa « terre de naissance », le Cameroun. « Je n’y mettrai plus mes pieds tant qu’on me demande un visa d’entrée », écrit le bassiste d’origine camerounaise de renommée internationale qui réside aux Etats-Unis d’Amérique depuis plusieurs années. Il justifie sa décision en indiquant que d’après les textes de son pays, qu’il a consultés, il n’est plus Camerounais.

« Alors je resterai ainsi cohérent avec la loi… jusqu’à nouvel ordre », relève le musicien. La fin d’une des deux publications est plus virulente. « Alors pour vos fêtes nationales etc…Ne vous essoufflez pas…Je ne suis pas Camerounais… Don’t call me. Je suis Usa/Portugal et fier de l’être », précise –t-il. La décision de Richard Bona postée sur la toile a suscité de nombreuses réactions et a remis sur la table, le débat autour de la double nationalité au Cameroun. Jeudi dernier, les « posts » de l’artiste avaient déjà récolté 301 commentaires, 147 partages et 578 mentions « j’aime ».

Si certains apprécient la réaction de Bona et lui apportent leur soutien, d’autres par contre critiquent sa démarche et estiment que le musicien n’avait pas besoin de « faire dans la provocation ou dans le chantage émotionnel pour faire bouger les choses. « Il aurait été plus simple, au regard de sa notoriété, d’exiger une exception comme cela se fait partout dans le monde, sans vouloir entraîner ou ramener les Camerounais dans le sempiternel débat sur la nationalité », a écrit un internaute au bas d’une publication. L’artiste Sam Mbende, qui réagit à la décision du bassiste, soutient pour sa part que « Richard Bona est un ambassadeur à qui le Cameroun devrait déjà depuis longtemps délivrer un passeport diplomatique comme certains pays africains ».

Ndedi Eyango

Mais Richard Bona reste ferme dans sa décision. Pour lui, il n’est plus question de « vivre dans le mensonge ». L’auteur de « Bonafied » déplore le fait que la loi interdisant la double nationalité au Cameroun soit « une loi à deux vitesses » qui ne s’appliquent pas aux dirigeants. « J’ai voyagé l’an dernier sur un vol SN Brussels. En arrivant à Bruxelles, le passager assis a côté de moi, « ministre en poste au Cameroun », sort son passeport français…

Messieurs restez cohérent avec les textes de lois que vous votez », se plaint Bona. Il n’est pas le premier artiste « victime » de la notion de double nationalité au Cameroun. On se souvient qu’il a été reproché à l’artiste Ndédi Eyango d’avoir la nationalité américaine, au lendemain de son élection comme Président du conseil d’administration (Pca) de la Société civile camerounaise de l’art musicale (Socam). Il a été déposé de son poste par laministre des arts et de la culture, Ama Tutu Muna.