L’AMOUR N’A PAS D’ÂGE

amour n'a pas d'age
L’amour n’a pas d’âge! Soutenait un jour quelqu’un.

Vrai ou faux, il faut admettre que les gens ont souvent de belles raisons d’affirmer des choses qui dépassent parfois l’entendement du commun des mortels. Surtout quand c’est pour justifier les travers de leurs comportements.

Un fringant pépé, la soixantaine bien sonnée, vit un véritable conte de «fesse», pardon de fée…avec une jolie nubile de quarante-cinq ans sa cadette.

Si les mauvaises langues trouvent qu’une telle relation est inacceptable et inconvenante, pour les deux tourtereaux les chiens pouvaient aboyer autant qu’ils voulaient, la caravane de leur idylle, allait continuer d’avancer en toute quiétude.

D’ailleurs ne dit-on pas souvent qu’entre l’écorce et l’arbre, il ne faut jamais mettre son doigt ? Les déconvenues dont sont souvent victimes les empêcheurs de «s’aimer en rond» attestent suffisamment qu’on ne se rit pas impunément des sagesses des anciens.

Seulement, une règle n’en est pas une, s’il elle n’a pas d’exception. En l’occurrence, quand c’est la nature elle-même qui s’en mêle.

Pour se faire mutuellement du bien, les deux tourtereaux avaient donc de commun accord décidé de vivre dangereusement. Comment ? Mais en trompant allègrement leurs compagnons respectifs assurément! Lui sa chère et fidèle épouse, elle son adorable et inconditionnel petit ami. D’ailleurs il se dit pour être plus concret que l’adultère a du piquant, ou si vous voulez un goût épicé quoi!

Ainsi en lui servant de viaduc, la belle nubile aidait son vieil étalon à contempler les merveilles du septième ciel, et lui en revanche était un allié de taille pour lutter contre ses violents maux de poche.

Le confort venant après l’effort, comme dit l’adage, il allait de soi que pour gravir les cimes du majestueux ciel tant célébré par une des chansons de la désormais sœur Catherine du ministère «Va et raconte» ; le pépé avait besoin d’un percutant fortifiant. Tous les moyens sont bons pourvu qu’ils soient efficaces.

Surtout si à l’issue de son escapade céleste, sa performance pouvait démentir le proverbe «Si jeunesse savait…» qui soutient avec un ton empreint de jalousie que les jeunes manquent d'expérience et les vieillards de force.

Les amoureux se sont retrouvés comme d’habitude dans une suite confortable d’un hôtel chic de la place. Pour montrer à sa belle qu’elle avait toutes les raisons de le garder pour elle et même d’oublier son jeunot de petit ami, le chaud pépé a oublié de s’en tenir à la posologie habituelle du fortifiant.

Au lieu de deux comprimés, le chaud pépé en ajouta un de plus. Et au lieu d’un verre d’eau, il but une bonne gorgée d’eau de vie. Ce breuvage particulièrement incandescent, de son avis, faisait mieux l’affaire pour passer un moment de béatitude extraordinaire.

Hélas, au bout d’une dizaine de minutes d’escalade vers le septième ciel, l’organisme du valeureux ancien s’emballe. Si au départ la tendre amante diagnostique, l’extase marquant l’entrée triomphale du pépé dans les félicités célestes, la perte de mémoire de son étalon de circonstance aiguise son inquiétude. D’habitude, le fringant pépé ne tombait pas dans les paumes.  

Ni les apostrophes, ni les vaines tentatives de réanimation via des séries de bouche à bouche et autres massages cardiaques ne ramèneront le chaud pépé sur terre. Dilemme, sueurs froides…palpitations! Voilà la jolie nubile dans de beaux draps.

Que faire maintenant que l’âme de son vieil amant a jouit d’une belle mort ? Et que son départ prématuré à seulement 65 ans, survient alors qu’il n’a pas encore réglé la note relative aux commodités d’usage.

Mais il y a plus grave, elle ne peut pas s’éclipser sous les petits souliers sans être remarquée. Puisqu’elle et son compagnon avaient été enregistrés à leur arrivée à l’hôtel. Repartir l’un sans l’autre aurait suscité la curiosité du personnel hôtelier.

La faute à une affaire rocambolesque d’un métamorphe (un homme se transformant en serpent boa) qui aurait «ingurgité» son amante dans un hôtel à Buea. Du coup tous ces établissements d’hébergement passager sont plus surveillés que la résidence d’un prisonnier de luxe.

Mais qui ne risque rien, n’a rien! C’est ce qu’on dit, mais comment le savoir sans avoir essayé. Alors la nubile tente de fuir en prétextant aller chercher de quoi manger à son amoureux. La pilule mensongère aura du mal à descendre dans le gosier de l’agent de sécurité qui interpelle la fuyarde.

Le silence assourdissant qui répond à la question «où est votre mari», confirme les appréhensions du personnel de l’hôtel qui se ruent dans la suite pour faire la découverte macabre.

La suite vous l’imaginez, avant d’être remise entre les mains délicates des forces de l’ordre, le corps de la nubile prendra un sacré coup de vieux après une bastonnade copieusement administrée par les nombreux curieux ayant acheté le problème comme on dit chez nous les camer…