Tchad-Cameroun: Consensus pour la lutte contre Boko-Haram
Les discours des chefs de l’Etat du Cameroun et du Tchad au cours de la visite de travail d’Idriss Deby Itno ont essentiellement porté sur la sécurité
Avec la visite de travail effectué du 23 au 24 mai 2014 par le président tchadien au Cameroun sur invitation de Paul Biya, Le chef de l'Etat camerounais semble avoir corrigé les critiques du Sommet de Paris sur la sécurité au Nigéria tenu le 17 mai dernier. En effet des observateurs avaient jugé irresponsable de réunir des chefs d'Etat du continent dans une capitale occidentale pour trouver des solutions à un problème africain, notamment la lutte contre Boko Haram. C'est une harmonie parfaite qui aura régné dans les positions du Cameroun et du Tchad à Yaoundé.
Arrivé à Yaoundé dans la matinée du jeudi 22 mai 2014, le président Idriss Deby Itno a eu dans l’après-midi, un entretien de deux heures avec le Président Paul Biya au Palais de l’Unité. S’il est évident que les deux Chefs d’Etat ont passé en revue la coopération bilatérale et sous-régionale dans le cadre de la CEMAC, il est aussi vrai que la question de la sécurité a été au centre de leurs entretiens au lendemain du sommet de Paris sur la sécurité au Nigeria.
De fait, lors du déjeuner offert en l’honneur du Président tchadien, le Chef de l’Etat, après un rapide tour d’horizon de la coopération fructueuse entre les deux pays au plan bilatéral et sous-régional, a déclaré, comme pour situer l’enjeu de cette visite : « Aujourd’hui, ce qui nous préoccupe le plus touche à la sécurité de nos deux pays. », avant d’expliquer : « Les événements qui ont déstabilisé la RCA et l’activité terroriste de Boko Haram à partir du Nigeria, deux pays avec lesquels le Tchad et le Cameroun partagent une frontière commune, ces événements, dis-je, présentent un caractère évident de gravité pour la sécurité de nos pays. »
En ce qui concerne la RCA, le président Biya a relevé la participation des deux pays au processus de pacification en cours, espérant que l’engagement actuel de la communauté internationale permette de mener heureusement à terme ce processus.
S’agissant des « menées terroristes de Boko Haram, qui (… ) demeurent une menace permanente à la paix et à la sécurité au Tchad et au Cameroun », le Chef de l’Etat a noté que le sommet de Paris y a apporté un certain nombre de réponses. « Les dispositions qui ont été approuvées par les participants devront être mises en œuvre dès que possible, au plan régional comme au plan bilatéral », a encore déclaré le Chef de l’Etat, soulignant que « le Cameroun est disposé à examiner avec le Tchad, dans les moindres détails, les conditions dans lesquelles ces dispositions pourront être appliquées, qu’il s’agisse de patrouilles coordonnées, de partage du renseignement, d’échange d’information ou de mécanisme de surveillance des frontières. » Car, a-t-il conclu, « pour des pays comme les nôtres, la sécurité est un impératif. Elle commande non seulement notre stabilité politique, mais aussi nos efforts de développement. »
Pour sa part, le Président Idriss Deby Itno s’est dit persuadé que le Cameroun, en tant que « maillon économique essentiel de la sous-région doit jouer un grand rôle en Afrique centrale ». Face aux nouveaux défis qui se présentent à eux, a poursuivi le Chef de l’Etat tchadien, les deux pays doivent mutualiser leurs moyens et leurs efforts pour y faire face plus efficacement, mais aussi agir avec d’autres pays. Le Président Deby a lancé un appel retentissant aux musulmans du Tchad, du Cameroun et du reste du monde à condamner et à combattre « l’obscurantisme et les obscurantistes de Boko Haram », car les actes de cette secte islamiste n’ont rien à voir avec l’islam.
Télécharger le communiqué conjoint à l'issue de la visite (2.28Mo)