Ascension du Mont Cameroun

Ascension du Mont Cameroun

Je l’ai fait !! J’ai réussi à gravir le plus haut sommet d’Afrique de l’ouest et centrale et j’en suis fier !

Beaucoup d’efforts pour gravir en trois jours les 4090 mètres de ce volcan appelé aussi « Mont Fako » (le « Char des Dieux ») dont la dernière éruption date de 1999. La coulée de lave avait tout dévasté sur son passage coupant notamment une route !

Cette petite expédition se prépare, petit récit de cette riche expérience… 
La préparation physique
 
Pour réaliser cette bonne randonnée, mieux vaut être un peu préparé, en tout cas être en forme pour se faire plaisir, autant que l’ascension ne devienne pas un calvaire. Nous avons croisé des gens mal équipés ou qui arrivaient dans un état déplorable aux campements !Personnellement, j’ai réussi à perdre quelques kilos superflus accumulés pendant les fêtes (4kg) et j’ai fait deux entraînements de foot par semaine (avec beaucoup de footing), et ici au Cameroun c’est physique !

Durant les 3 jours, je n’ai donc pas trop souffert et je suis revenu en pleine forme.(quelques courbatures quand même...)

  • La préparation matérielle

 Elle est aussi importante, bien manger, bien dormir pendant les trois jours sont les conditions pour ne pas trop souffrir pendant la journée.

Nous sommes partis à 5. L’organisation veut que chacun des randonneurs ait un porteur…Au début, nous étions réticents à ce principe mais nous nous sommes vite rendus compte dans notre préparation qu’il était difficile de faire sans, essentiellement pour les problèmes d’eau. En effet, les points de ravitaillement sont au nombre de deux sur tout le parcours…Il nous fallait donc prévoir 6 bouteilles d’eau par personne.

Nous avons emmené avec nous les tentes et des matelas auto-gonflants car nous savions que ce week-end prolongé pour cause de fête de la jeunesse, le Mont Cameroun allait être une autoroute…et ça n’a pas manqué !

Matos : un réchaud, une bouilloire en alu, couteau suisse, un savon et un tube de dentifrice pour tous, 1 cuillère, une pharmacie commune (l’essentiel : paracétamol, crème pour les muscles, anti-inflammatoires, élasto et compeed pour les ampoules…), crème solaire (ça tape même à travers les nuages)

Bouffe : nouilles asiatiques déshydratées, soupe en sachet, lait et chocolat en poudre, sucre, boîtes de pâtés, pain complet, boîtes de conserves (pratique à poser sur le réchaud), barres de céréales, abricots secs…

Equipement : bâtons de rando, 1 short, 2 T.shirts respirants, 1 duvet, 3 paires de chaussettes, 1 paire de chaussures de rando basses (des chaussures basses suffisent), 1 polaire, 1 veste coupe-vent, 1 bonnet, des gants (il fait froid là-haut !), un chapeau, 1 serviette de toilette compacte et l’appareil photo ! 
L’itinéraire




 
Il est possible de faire l’ascension en passant à l’aller et au retour par la Guiness Track. Cependant ce parcours n’a comme intérêt que le défi physique. Les paysages ne sont pas fabuleux et la descente est difficile car très très raide.
 
Nous avons fait le choix de faire l’aller par la Guiness Track et le retour par Man’s Spring. Ce fut sans aucun regret. C’est par cet itinéraire que les paysages sont MAGNIFIQUES !

 Les temps de montée sont par rapport à mon rythme, rythme assez bon et régulier,
enfin j’étais en forme quoi.

Départ :  1010m

  • 1er jour            Départ-Hut 1 (1850m) : 2h

                         Hut 1- New hut (2250m) : 50mn
                         New hut- Hut 2 (2800m) : 1h10

  • 2ème jour      Hut 2- Hut3 (3800m) : 2h

                         Hut 3 – Sommet (4090m) : 1h
                        Sommet-Man’s Spring (2300m) : 4h

  • 3ème jour      Man’s Spring-Buéa (1100m) : 5h

                       



L’ascension :
 Vendredi 9 février, nous partons à 5 d’Edea pour Buéa avec une petite halte à Douala pour acheter le pain complet.

Nous nous rendons directement au bureau d’Eco-tourisme du Mont Cameroun qui organise l’expédition (numéro de tel : 332 2038). L’organisation est top, rien à dire. Ensuite nuit à l’hôtel Mermoz (pas cher,  6000FCA la nuit) 
Samedi 10 févrierRéveil à 5h30 pour partir le plus tôt possible.7h30, c’est parti pour le départ !!!!!La montée jusqu’à la première hutte se fait en douceur dans une dense forêt dans laquelle nous commençons déjà à avoir chaud !

Ensuite, le paysage va complètement changer, nous entrons dans la brume, la terre devient noire tapissée de touffes d’herbes bien vertes. A partir ce moment, ça commence à monter fort !!!

Arrivés à la nouvelle hutte, notre lunch nous fait du bien avant d’attaquer la partie la plus abrupte de l’ascension. La déclinaison de la pente est impressionnante à cet endroit, il faut marcher doucement et prendre son temps, la moindre tentative d’accélération est inutile.

Nous sommes contents d’arriver au campement. Pas de répit, il faut trouver un emplacement pour la tente car il y a foule, un vrai village !!! En effet, le lycée français de Savio ainsi que l’école américaine de Yaoundé participaient à l’ascension.

19h30, nous sommes déjà couchés ! La nuit ne sera pas aussi fraîche que l’on pensait. 
Dimanche 11 févrierC’est le grand jour ! Lever à 5h pour un départ vers 6h30.

Nous commençons à voir apparaître les premiers cratères, les fumerolles sortent de quelques trous ce qui donne une atmosphère un peu mystique…

Ensuite, la montée est longue. A chaque fois, on pense voir apparaître le sommet mais quelques pas plus loin, on se rend compte que c’est encore plus derrière ! Notre but est ainsi sans cesse repoussé !!

A quelques mètres de l’arrivée, il faut fournir les derniers efforts, il fait froid mais nos bonnets et gants nous réchauffent. La respiration se fait plus lente, notre corps ne manque pas de nous rappeler que nous sommes à plus de 4000m d’altitude ! C’est enfin le sommet, une belle vue sur les montagnes environnantes mais nous ne verrons pas Douala ni Buéa qui se trouvent dans la brume.

5mn et le guide nous demande de commencer la descente. Le début est assez génial, il y a une couche épaisse de cendres. Avec mes bâtons je me régale comme si je me trouvais dans les névés des montagnes alpines !

S’en suit un long plateau où le paysage nous offre de nombreux et magnifiques contrastes de couleurs jaunes, marrons, oranges, noirs…Cela commence à être long mais nous arrivons à l’endroit le plus magique : Nous longeons des cratères énormes au milieu de la brume, des odeurs de souffre sont présentes, la roche est encore chaude, c’est extraordinaire. Nous pourrons admirer ainsi peut-être 8 cratères.
Les herbes et fleurs jaunes sur un lac de cendres noires nous émerveillent.
Cette découverte nous a de nouveau motivé pour arriver au campement de Man’s Spring.
C’est de nouveau la foule, certains randonneurs arrivent explosés !

Nous pouvons un peu nous laver grâce à l’eau de la source. Le coucher est encore très tôt. 
Lundi 12 févrierDernière journée de longue descente de 4h30-5h environ. Le début en est fort agréable, nous apercevons les plages de Limbé, traversons une coulée de lave. Le Mont Etindé est tout juste sur notre droite, déjà l’envie nous prend de s’y attaquer bientôt.

La suite fut plus difficile dans la forêt, non pas physiquement mais mentalement c’est très très long !
Personnellement, mes orteils commencent à me faire mal…Nous sommes heureux d’arriver au village vers 11h, tous fiers d’avoir atteint notre objectif sans soucis !!