L'Afrique en miniature
Cameroun : Afrique en miniature
Le Cameroun est un pays de l’Afrique centrale situé vers le Golfe de Guinée, un peu au dessus de l’équateur. Il s’étend en latitude entre 1°40 et 13° (nord) puis en longitude entre 8°80 et 16°10 (ouest). Ces données montrent qu’il est riverain du bassin du Congo au sud, il atteint au nord les rives sahéliennes du Lac Tchad. Notons qu’il a schématiquement la forme d'un triangle de 475 442 km² de superficie, et
On retrouve au Cameroun une très grande variété de domaines bio-géographiques, et sur le plan démographique, l'ouest et le nord se rattachent aux hautes densités des pays du Golfe de Guinée, tandis que le sud et l'est connaissent les très faibles densités de l'Afrique centrale : c’est pourquoi on l’appelle l’Afrique en miniature.
En bref, Les coordonnées géographiques indiquent clairement que le Cameroun est un pays de l’hémisphère nord et il partage ses frontières avec 6 pays africains à savoir :
- Le Tchad au Nord
- La république centrafricaine à l’Est
- Le Nigéria à l’Ouest
- Le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale au Sud
Notons qu’il dispose aussi d’une frontière maritime qui lui donne une ouverture sur l’océan atlantique au Sud-ouest. (Voir la figure ci- après)
Le relief
Le relief camerounais peut être schématiquement divisé en quatre grands ensembles, organisés autour de la dorsale camerounaise, ensemble de hauts sommets disposés en ligne, et courant d'est en ouest, qui culminent au Mont Cameroun, au bord de l'Océan atlantique.
Les basses terres du Nord sont globalement divisées en deux par les retombées des Monts Mandara: les plaines inondables des Yayrès et la plaine du Diamaré rejoignent les plaines du Tchad, tandis que plus au sud, la Cuvette de la Bénoué s'encaisse entre des plateaux et des massifs granitiques ou volcaniques.
La dorsale proprement dite s'organise du nord au sud:
les Monts Mandara, au nord, culminent au Cameroun à 1442 m; reliefs à forte pente, constitués d'inselbergs et de culots de lave;
le plateau de l'Adamaoua est un vaste bloc de socle soulevé, ponctué de petits volcans. Organisé en gradins de 900 à 1500 mètres, il domine la cuvette de la Bénoué de façon abrupte (« falaise » de Ngaoundéré), mais descend graduellement au sud vers le plateau sud-camerounais; le plateau est entouré à l'ouest et au nord de hauts reliefs (Monts Mambila, culminant à 2460 m au Tchabal Mbabo, Monts de Poli.)
Les hautes terres de l'Ouest constituent un ensemble de plateaux étagés et de hauts reliefs volcaniques. Trois plateaux principaux: le plateau bamiléké (1400-1800m), le plateau bamoun (1100-1200m) et les Grassfields (1500-2000m), sont séparés par de grands escarpements. Une série de hauts reliefs volcaniques : Mont Oku (3008 m), Mont Bamboutos (2740m), Mont Manengouba(2396 m), culmine et prend fin sur la côte atlantique avec le Mont Cameroun (4095m).
Le plateau sud-camerounais, d'une altitude comprise entre 650 et 900 mètres, couvre environ le tiers de la superficie du pays, de l'est, au sud, encadrant une étroite plaine littorale. Relief monotone ponctué de quelques rares inselbergs autour de Yaoundé, il s'incline faiblement en direction de la cuvette congolaise.
Les plaines côtières, d'une profondeur maximale de 360 km; elles s'étendent le long de la frontière nigériane au nord-ouest (cuvette de Mamfé), se rétrécissent aux abords du Mont Cameroun, s'évasent dans le bassin sédimentaire de Douala, et se prolongent en un mince cordon jusqu'à la frontière de la Guinée équatoriale.
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Le climat
Le climat Camerounais est influencé par : les masses d’air, l’éloignement de la mer, le relief et le vent. Ces facteurs permettent de distinguer 2 grands domaines climatiques :
Il est caractérisé par des précipitations abondantes, des températures élevées et constantes entraînant une amplitude thermique faible et une végétation se dégradant au fur et à mesure que l’on s’éloigne de l’équateur.
Il a 2 nuances :
- le type Guinéen : il règne sur une partie de la côte et sur le plateau Sud-camerounais et il compte 4 saisons bien tranchées.
- le type Camerounien : il règne au voisinage du Mt Cameroun et s’étend jusqu’à l’embouchure de la Sanaga englobant les hauts plateaux de l’ouest. Sa particularité est la surabondance des pluies qui tombent en une seule saison annuelle de 9 mois.
Il comporte 2 nuances :
- le tropical soudanien : les températures sont élevées, les pluies sont peu abondantes; il compte 2 saisons : une pluvieuse de 7 mois environ (très torride de mai à juin et entre juillet à octobre, très fraîche et humide) et une sèche de 5 mois (fraîche de novembre à janvier).
- le tropical sahélien : les températures sont élevées mais avec une irrégularité des pluies; il compte aussi 2 saisons : une sèche de décembre à janvier et une pluvieuse.
L'hydrographie
Le Cameroun est drainé par des cours d’eau de dimension moyenne. La répartition et le régime des fleuves et rivières subissent l’influence du climat.
Les fleuves sont à l’image des traits physiques du pays. On distingue 4 bassins hydrauliques et ses fleuves :
le bassin de l’atlantique: le Wouri, le Nkam, le Noun, la Sanaga situé à Edéa le plus long (920 km) et le plus abondant du Cameroun).
- le bassin du Congo : le Bok, le Lobo, le Sangha, le Dja.
- le bassin du Niger : le Mayo kebi, la Benoué, le faro
- le bassin du Tchad : le Logone, la Vina, le Chari.
Une grande partie des cours d’eaux camerounais diverge de la dorsale camerounaise formée par le plateau de l’ouest et de l’adamaoua. Les fleuves qui coulent au sud de la Sanaga, du Lom et de la Kadeï ont un régime équatorial classique c’est-à-dire roulent les hautes eaux pendant la petite et la grande saison de pluies (avril-juin, octobre-novembre).
Les rivières de régime tropical ont un débit contrasté à l’image du climat c’est-à-dire ont leurs hautes eaux pendant la saison de pluies (mai-septembre) et les basses eaux pendant la période sèche (octobre-avril) où le lit des cours d’eau est à sec car leurs eaux se perdent dans le sable.
On distingue plusieurs types de lacs au Cameroun :
- les lacs de cratères : ils se trouvent dans les régions qui ont été affectées par le volcanisme (Oku, Tizong, Bini, Barombi)les
- lacs de subsistance : dans les basses terres, surtout dans les plaines côtières (Ossa, Dissoni, Ejagal )
- les lacs de cuvette : dans les basses terres de l’intérieur du pays ; Tchad et Fianga s’étendent sur le territoire camerounais et sur celui des pays voisins
- les lacs artificiels : des barrages ont crées d’immenses lacs de retenue (Bamendjing sur le Noun, Mbakaou sur le Djerem)
Presque tous les cours d’eau sont coupés par des chutes et des rapides qui servent à de nombreux usages (navigation, irrigation.
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LA VEGETATION
La végétation est influencée par les deux grands domaines climatiques, c’est pourquoi on a deux domaines de végétation :
Le domaine Tropical
La végétation caractéristique de celui-ci est la savane. Les variations climatiques donnent à celle-ci plusieurs aspects :
- La savane arbustive et arborée : elle couvre le plateau de l’adamaoua. Elle est formée d’un tapis continu de graminée ou surgissent par endroits des petits massifs d’arbustes et d’arbres. Cette dernière est en partie dégradée par l’action de l’homme par des feux de brousse, des cultures et le surpâturage des troupeaux.
- La savane boisée et les forets : elle pousse dans la cuvette de la Bénoué; ce sont des tapis de graminées où la densité des arbres (baobab, acacia, palmier) est très faible. Les arbres sont séparés par des surfaces herbeuses de plus en plus étendues.
Dans la vallée du Logone, inondée pendant une partie de l’année, pousse une prairie.
La végétation est la forêt dense. La forêt dense ombrophile recouvre l’ensemble du plateau Sud-camerounais et les basses terres côtières. La destruction de la forêt dense par le feu et les défrichements laisse place à une forêt secondaire. On y trouve aussi des galeries forestières le long des cours d’eau au contact de la mer, elle se transforme en mangrove.
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L’URBANISATION
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’urbanisation est très rapide mais les villes camerounaises ne sont pas uniformément réparties. On peut distinguer trois foyers d’urbanisation :
- le foyer occidental dont le noyau est Douala
- le foyer central caractérisé par l’influence prédominante de Yaoundé
- le foyer du Nord ayant pour pôle Garoua et Maroua
La ville de Douala a des fonctions industrielles et commerciales prédominantes tandis que Yaoundé est avant tout une ville politique (le siège du gouvernement ) mais aussi commerciale et intellectuelle.
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L’ECONOMIE
L’économie Camerounaise présente des caractéristiques des pays du tiers monde. En effet le secteur primaire occupe plus de 70% de la population active, celle-ci exerce essentiellement dans l’agriculture et l’élevage.
A - Agriculture, élevage et industrie
Dans les terres de l’Ouest
Les sols volcaniques sont très fertiles, on y cultive du café (arabica, robusta ) du cacao, du thé, du quinquenima, du tabac ainsi que les cultures vivrières pour approvisionner les grandes villes (le mais, le haricot, l’arachide, le macabo ). Plusieurs structures ont été mises sur pieds mais la plus part sont en délabrement (Soderim, Wada, Cemadec )
Dans la région Bamiléké
On pratique uniquement l’élevage du petit bétail et dans le Bamboutos et Bamenda c’est le contraire.
Dans le plateau sud Cameroun
Ici l’économie régionale est dominé par le secteur traditionnel, on y trouve : le macabo, la banane, la banane plantain, le manioc. Les cultures commerciales sont dominés par le cacao (SODECAO), le café, le tabac (SITABAC), canne à sucre (SOSUCAM), palmier à huile (SOCAPALM). On y trouve le petit bétail (chèvres, porcs, volailles)
La foret joue un rôle important et donne lieu à l’implantation des nombreuses sociétés forestières (SFID, SOFIDEM,…)
Le sous-sol est prometteur avec les indices d’uranium, de fer, d’or.
Les plateaux de l’Adamaoua
L’agriculture est secondaire et pratiqué par la minorité (Dourou, baya), on y trouve : macabo, ignames, mais, mil, manioc, arachide.
L’élevage est l’activité principale, elle est traditionnelle et semi moderne
La pêche est très peu pratiquée dans les retenues
La région est pauvre en industrie sauf l’huilerie de Maïscam et les matières premières sont non exploitées (la bauxite).
Les plaines du nord et les monts mandara
La région est propice à l’agriculture des arachides, du mil, du sorgho. Les cultures commerciales sont le coton (SODECOTON) et le riz (SEMRIZ).
L'élevage y est très favorable et bénéficie du soutien des centres vétérinaires.
L’industrie artisanale est très développée au Nord Cameroun ,on y trouve les usines de drainages de coton à Maroua, la cotonnière CICAM (Garoua), les huileries (huile de coton, huile d’arachide ) à Maroua et à Petoa.
B – Ressources minérales
Le Cameroun possède des ressources minérales variées dont l’exploitation est à peine entamée :
- le gisement de fer des mamelles de Kribi
- le gisement de bauxite de forte teneur à Ngaoundéré dans l’Adamaoua et à Fongo Tongo près de Dschang
- le gisement de cassitérite à Mayo-Darlé.
Le Sud-Est a déjà révélé des ressources d’or. Des recherches sont en cours dans cette région qui présenterait des indices de (diamant, rutile, nickel, chrome, cuivre).
Le marbre et le calcaire à Figuil dans le Nord.
De nombreuses sources d’eau minérale ont déjà été inventoriées à Ndoungué près de Nkongsamba, dans l’Adamaoua et dans la cuvette de Manfé.
ALUCAM est la seule industrie métallurgique lourde du pays.
Les recherches pétrolières sont très anciennes au Cameroun. Elles ont commencé sous la colonisation allemande. Il a fallu attendre la fin de l’année 1977 pour voir démarrer la production. Celle-ci est assurée par ELF-SEREPCA et PECTEN Cameroun, filiale de la SHELL, qui exploitent le gisement offshore de Kole qui se trouve dans le Rio del Rey.
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