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Réserve de faune Douala-Edéa

La réserve de faune de Douala-Edéa est située dans la province du Littoral, département de la Sanaga maritime, sur une superficie d’environ 1,600 km². Elle s’étend de la côte atlantique sur une distance intérieure maximale de 35 km, sa limite orientale suivant la rivière Dipombé.

La réserve est entièrement située dans une plaine sédimentaire très basse, de 0 à 50 m d’altitude, parcourue de cours d’eau, avec de nombreux marécages. La plus grande surface en eau est le lac de Tissongo. Une grande partie de la réserve est recouverte de mangroves, qui constituent la limite sud de la grande zone de mangroves de l’estuaire du Wouri. Au nord du Nyong, près de son embouchure, se trouve une forêt inondable.

Comme pour beaucoup de sites au Cameroun, aucun inventaire systématique des vertébrés n’a été mis en oeuvre. Néanmoins, la faune des mammifères est assez bien connue. Les singes arboricoles, typiques de la forêt africaine, sont bien représentés. La présence de lamentins, espèce de mammifères menacée, est signalée dans la réserve, de même que des crocodiles.

La réserve de faune de Douala-Edéa est peuplée par plus de 8,000 personnes. Cette population comprend les pêcheurs immigrés nigérians, béninois et ghanéens. Le long des rivières existent des villages importants, établis depuis longtemps et peuplés par les ethnies Bakoko et Malimba. Le village le plus important est Mouanko. Dans les dernières 20 à 25 années, de nouveaux villages se sont établis au bord des lacs à l’intérieur de la réserve. Les habitants de ces nouveaux villages appartiennent à l’ethnie Bakoko et d’autres groupes qui se sont installés comme des Bassa (d’Edéa) et des Ewondo.

Les chasseurs de Douala et Edéa pénètrent la réserve le long de l’axe routier principal entre Dizangue et les villages de pêcheurs de Yoyo ; la pénétration peut aussi se faire à partir de la localité de Abé sur l’axe Edéa-Kribi. La réserve a fait l’objet, au début des années 80, de forages pétroliers qui ont créé un système de pistes d’exploration facilitant l’accès à l’intérieur de la réserve.

Les activités principales des populations côtières et le long des fleuves sont la pêche et les cultures vivrières sur les sols alluviaux. Leurs activités sont restreintes aux cours d’eau et aux forêts alluviales. La pêche fluviale est basée sur les tilapias, poissons chats, crevettes,... La pêche en mer est une des grandes activités en saison sèche. Une activité très importante, surtout pour les Bassa et Ewondo est la chasse commercialisée, comprenant la chasse au fusil et le piégeage. Les principaux animaux chassés sont les singes, ruminants (Céphalophes, chevrotins), les potamochères (genre de sanglier), et les porc-épics.

La pression humaine est très forte avec la chasse intensive et commercialisée, destinée aux marchés d’Edéa et Douala. Une plantation d’environ 30 ha de palmiers à huile a été installée par une élite locale entre Mouanko et Yoyo. La lutte anti-braconnage pour la protection de la réserve par un contrôle permanent doit bénéficier des moyens adéquat de la part de l’administration. Le potentiel touristique de la réserve devra être valorisé par une amélioration des infrastructures d’accueil.