Boko Haram ne désarme pas
Ses moyens militaires qui lui donnaient il y a encore six mois la puissance de feu d’une armée en campagne ont été sévèrement amoindris ; ses rêves de califat ont été brisés ; son chef fantasque et terrifiant, Aboubakar Shekau, est invisible depuis des semaines. Et pourtant Boko Haram prouve jour après jour sa capacité à imprimer la terreur au Nigeria et dans les pays voisins – Tchad, Cameroun et Niger – qui lui ont déclaré la guerre.
L’arme privilégiée des djihadistes de « l’Etat islamique (EI)-wilaya d’Afrique de l’Ouest », leur nouvelle appellation depuis leur allégeance en mars 2015 à l’EI : des hommes, et surtout des femmes, transformés en bombes humaines, explosant, pour faire le maximum de victimes, sur des marchés, des gares routières, ou à proximité de symboles du pouvoir de ses ennemis. Boko Haram veut démontrer l’impuissance de ces pays à mener la lutte lorsque les fronts ont disparu et les combattants ne sont plus identifiés. Un cauchemar pour les services de sécurité des quatre pays concernés.
Les mailles des filets de la répression se sont resserrées – le voile intégral a été interdit au Tchad et dans l’Extrême-Nord du Cameroun pour éviter les dissimulations –, mais « peut-on arrêter chaque piéton ? » se désole le directeur de la police à N’Djaména alors que le groupe djihadiste a établi des cellules dans tous les pays environnants.
« Affaibli mais pas vaincu »