Cinéma : Le Blanc d’Eyenga 2 ne fait pas l’unanimité
Projeté à Yaoundé le week-end dernier, le film de Thierry Ntamack, loin d’être une suite logique du tome I sorti il y’a deux ans, est une démonstration de la cupidité des hommes nourrie par la naïveté des femmes amoureuses.
On peut dire que les cinéphiles seront restés sur leur faim dimanche 02 novembre 2014 au sortir de la projection du film « Le Blanc d’Eyenga 2 » à l’hôtel Hilton de Yaoundé. En effet, les problèmes techniques qu’a connus celle-ci ce jour-là ont un peu floués l’appréciation des cinéphiles. On se rappelle qu’une semaine plus tôt et précisément le 24 octobre 2014 à Douala Bercy, la projection n’avait finalement pas eu lieu à cause de nombreuses difficultés techniques. Une situation désagréable qui ne détériore pas néanmoins la qualité scénographique du film.
Réalisé et mis en scène par Thierry Ntamack, « Le blanc d’Eyenga 2 », contrairement à ce que l’on aurait cru, n’est pas la suite logique du « Blanc d’Eyenga 1 », mais plutôt l’adaptation d’un texte que Thierry Ntamack a écrit en 2009. Même si l’un des sites de tournage est resté la localité de Mboamanga et que deux des rôles principaux reviennent, l’histoire déroulée ici est tout autre. Pendant plus de deux heures donc, on aura le plaisir de retrouver Mola de Mboamanga joué par Thierry Ntamack, propriétaire du cybercafé qui traque les vieux blancs au profit de clientes intéressées et d’un snack huppé qui l’a érigé en homme puissant ; Eyenga, devenu sa femme, joué non plus par Thérèse Mbenti à qui le visa Schengen a été refusé, mais par Aicha Kamoise.
Après avoir épousé traditionnellement Eyenga qui vit comme une prisonnière au village avec sa mère et son frère avec de l’argent escroqué à un blanc sur le net par sa maitresse, il va la convaincre à se marier à un blanc âgé et veuf qui vit en Bourgogne en France. Une fois en France, la naïve Eyenga devient alors une proie pour ses « deux maris ». Le premier, Mola, ne cesse de lui extorquer de l’argent pour assouvir ses désirs de gloire, prétextant « préparer leur avenir ». Tandis que le deuxième, Robert Du Poisson, le blanc, veut juste qu’elle lui appartienne entièrement. Se sacrifier entièrement pour faire plaisir à celui que l’on aime, voilà le triste destin auquel est destiné la jeune Eyenga. Malhonnête et sans scrupule, Mola, se faisant passer pour le frère ainé d’Eyenga, va rejoindre cette dernière en France et séduire la fille et héritière de Robert Dupoisson.
Fidèle à son style, Thierry Ntamack a voulu mettre les petits plats dans les grands. Pari qu’il n’a malheureusement pas réussi à cause de la technique. En effet, si les gros plans et rapprochés utilisés rendent correctement les expressions des visages, et que l’image est belle et rendu avec exactitude, le son lui n’est pas en parfait accord avec les images. Malgré tous ses défauts, ce film dégage une profonde émotion, les dialogues sont soutenus et très expressifs. Avec des scènes de baisers récurrentes, Thierry Ntamack a voulu gravir un cap sur l’identité véritable du camerounais. Difficile de lui en tenir rigueur. Lucie Memba, Kaline Truong, l’artiste et animateur Tony Nobody, le comédien Marcus, le décorateur Simon Pierre Abiassi, etc., ont également pris part à ce beau projet cinématographique. Pour le découvrir, rendez-vous dans quelques semaines avec la disponibilité des Dvds.